Rendez-vous rue de la Monnaie de Jérôme Leroy

Publié le par muet_comme_un_carpe_diem

"Le même matin, la mort et l'amour ont téléphoné. C'est bien la peine de se mettre sur liste rouge."

Après avoir démissionné de l'Unité François Mareuil a fondé une entreprise florissante de protection rapprochée. Cyclothimique et peut-être même bipolaire, l'ancien barbouze s'efforce de tenir à distance les"images des carnages de la raison d'Etat"  en rendant visite de temps à autresà sa jeune maîtresse Chloé qui lui fait penser à Juila l'héroïne de 1984.

Mais coup sur coup il reçoit deux appels qui semblent tout droit issus de son passé. Tout d'abord Pauline qui veut le revoir de toute urgence. Pauline Thélus qu'il a follement aimée il y a dix-neuf ans. Cette femme pour laquelle il est revenu à Lille il y a trois sans pour autant jamais chercher à la contacter, car Mareuil est un romanesque.

Puis Berthet de l'Unité qui l'avertit du retour de Moulin. Raphaël Moulin, "ce jeune appellé, petit voyou brestois, aux dons de tireur exceptionnels" dont Mareuil avait fait son âme danée, à qui il avait tout appris. "A tuer, à s'habiller, à choisir le vin, à utiliser avec discernement la chimie pour les attentats ou les interrogatoire poussés" et même "à aimer les livres". Moulin qui lui en veut à mort car il l'a abandonné en mauvaise posture lors de leur dernière mission.

Entre la chasse à l'homme et la chasse à l'or du temps,  vous déambulerez dans Lille avec les personnages de Wazemmes à la vieille bourse, de la place des patiniers à la rue des vieux-murs derrière la Treille. Jérôme Leroy avec Rendez-vous rue de la Monnaie écrit en quelque sorte sa version de l'amour fou d'André Breton en en reprenant le principe des photographies intercalées au sein du texte.

Lorsque j'ai terminé la lecture de cette nouvelle sur la terrasse dissimulée à l'arrière d'un des cafés de la Place Louise de Bettignies, j'ai de nouveau ressenti cette tristesse qui émane de chacun des textes de Jérôme Leroy. Cette tristesse qui étreint la gorge, mais à laquelle on s'habitue au point de penser comme un des personnages de Big sister  qu'elle est la preuve que l'on existe encore un peu et qu'on est encore capable d'éprouver deux ou trois sentiments humains.

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Commenter cet article
J
pas mal du tout cela donne envide le lire
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C
Le livre lui-même te donnera envie de le relire
B
celadonne envie de le lirefernando
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M
<br /> <br /> Tu voudras le lire mais tu le dévoreras<br /> <br /> <br /> <br />
M
Tu as raison, et c'est pas honte que je voulais exprimer, plutôt regret de ne pas l'avoir encore lu, car s'il tient tes promesses, j'aurais du temps à rattraper.Mais on ne peut pas tout lire et c'est dommage, enfin ça dépend, ça nous dépasse.
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M
<br /> <br /> <br /> <br /> Jérôme Leroy, je l'ai découvert dans un magasin spécialisé dans la vente de produits issus de faillites et de sinistres ce qui me laisse songeur. J'aurais pu ne pas le prendre si le titre n'avait<br /> pas été un oxymoron (La grâce efficace), si je n'avais pas été un lecteur de SF grâce à un prof qui organisait un concours d'écriture quand j'étais au collège avant que je ne devienne plus<br /> éclectique plus tard , si je n'avais pas été militant dans le passé, si...<br /> <br /> Finalement à mon sens l'important n'est pas de tout lire mais de lire tout ce qui fait sens pour chacun d'entre nous en fonction de nos récits de vie respectifs. Un compromis entre le hasard et<br /> certains déterminsimes.<br /> <br /> A toi de comprendre pourquoi Leroy te parle...<br /> <br /> <br /> <br />
M
Une chose est sûre, dès que possible je cours chez mon libraire préféré et j'achète un livre de Jérôme Leroy, un de ceux dont tu as parlés ou un autre, mais je veux découvrir cet auteur. En lisant tes textes, j'ai même honte de ne pas le connaître.
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M
<br /> <br /> Pourquoi ressentir de la honte ? Découvrir un auteur doit être un plaisir même lorsque sa plume est trempée dans le vitriol et le spleen<br /> <br /> <br /> <br />