La réconciliation, Bande dessinée de Théa et Charles Rojzman
Voilà une bande dessinée qui sort de l'ordinaire.
Un graphisme qui fait tantôt penser aux albums de jeunesse par un côté faussement enfantin tantôt aux toiles d'Otto Dix pour le côté torturé. Une colorisation qui erre comme une âme en peine entre le gris, le noir et le bleu qui viendrait hanter aussi bien les auteurs que les lecteurs. Des textes qui donnent tour à tour la parole à une femme de trente ans qui raconte son enfance et son entrée dans la vie d'adulte puis à son père qui revient lui aussi sur ses jeunes années.
Le tout pour servir un projet étonnant : proposer un récit en partie autobiographique de la réconciliation d'une fille avec le père dont elle a longtemps souhaité la mort pour essayer de dégager quelques universaux sur la difficulté de grandir, de pardonner, de faire tomber les masques, d'éviter les pièges de la violence sous toutes ses formes du huis clos familial à la geste sociale pour tendre pratiquement à la géopolitique.
Les secrets de famille, les peurs et fantasmagories de l'enfance malmenée voire maltraitée, le chaos de l'adolescence suicidaire ou nihiliste, les remugles de l'histoire, les inégalités criantes, Théa et Charles Rojzman respectivement artiste-peintre et fondateur de la thérapie sociale, ne nous épargnent rien mais on comprend vite que c'est pour notre bien à tous du moins pour peu que nous aspirions à changer un peu le monde !
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